L’imagerie médicale, essentielle à la qualité des soins, génère une empreinte environnementale souvent méconnue. En effet, les équipements utilisés dans les hôpitaux et cliniques ont un impact tout au long de leur cycle de vie, de la fabrication à la mise au rebut. Cependant, il existe des pistes pour allier performance technologique et respect de l’environnement.
Les machines modernes, de plus en plus puissantes, consomment des ressources naturelles et de l’énergie. Leur transport, leur utilisation et leur mise à niveau génèrent des gaz à effet de serre et des déchets difficilement recyclables. Par exemple, un scanner peut produire jusqu’à 2,1 kg de CO2 par examen, tandis qu'une IRM peut atteindre 13,72 kg, sans compter l’hélium, une ressource fossile épuisable, utilisé dans les appareils à forte puissance.
Face à cette réalité, des initiatives prennent forme pour rendre la radiologie plus écoresponsable. Les industriels jouent un rôle clé dans cette transition grâce à l’écoconception. Choisir des matériaux plus durables, optimiser les systèmes pour prolonger la durée de vie des machines et favoriser le recyclage sont autant de leviers pour réduire l’empreinte écologique des équipements. Des solutions innovantes, comme des IRM sans hélium, sont déjà en développement, avec une cible de réduction des consommations de cette ressource d’ici 2035.
Une autre piste intéressante réside dans la labellisation des équipements, permettant de noter leur impact environnemental de manière transparente. Une telle initiative serait bénéfique pour aider les radiologues à faire des choix éclairés lors des achats de matériel.
Par ailleurs, la sensibilisation et l’éducation des utilisateurs jouent un rôle crucial. En optimisant la consommation d’énergie et en prolongeant la durée de vie des équipements grâce à des gestes simples, les radiologues peuvent contribuer significativement à la réduction de l’empreinte carbone de leurs installations.
Des solutions comme le reconditionnement des machines ou leur revente sur le marché de l’occasion, pratiques courantes dans d’autres secteurs, sont encore limitées en radiologie, notamment en raison de la réglementation stricte en France. Cependant, des actions conjointes entre industriels et radiologues pourraient permettre de développer l’économie circulaire et d’assurer une seconde vie aux équipements.
Enfin, si la volonté d’agir existe, elle n’est cependant pas toujours accompagnée d’une « éco-information » suffisante. Selon une enquête menée en 2021, plus de la moitié des radiologues estiment que les industriels ne mettent pas en avant les aspects écoresponsables des équipements lors de leur acquisition.
Ainsi, bien que la transition vers une imagerie plus verte semble complexe, des avancées sont possibles. En adoptant une approche collective et en exploitant les leviers disponibles, il est tout à fait envisageable de réduire l'impact environnemental de cette spécialité tout en continuant à offrir des soins de qualité aux patients.