Endométriose : Nouvelles recommandations Françaises HAS et Européennes ESUR
Cette affection, souvent source de douleurs pelviennes et d'infertilité, nécessite une prise en charge adaptée et coordonnée. Récemment, des recommandations ont été mises à jour par la Haute Autorité de Santé (HAS) en France et par l'European Society of Urogenital Radiology (ESUR) afin d'améliorer la prise en charge de cette pathologie complexe.
Nouvelles Recommandations de la HAS
La HAS, en collaboration avec le CNP de radiologie (SFR, SRH, CERF et FNMR), la Société d’Imagerie de la Femme (SIFEM) et le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), a élaboré des recommandations visant à proposer un parcours de soins homogène et optimal pour chaque patiente. L'objectif principal est de réduire le retard diagnostic et d'améliorer la coordination entre les différents professionnels de santé impliqués dans la prise en charge de l'endométriose.
Les précédentes recommandations de la HAS publiées en 2018 insistaient sur la nécessité d'un parcours de soins coordonné et pluriprofessionnel. Cela incluait une approche diagnostique adaptée, des modalités de traitement individualisées, et une prise en charge spécialisée par des équipes pluridisciplinaires. L'information complète des patientes à chaque étape du parcours de soins est également un facteur clé pour une prise en charge optimale
En effet, L'endométriose est une maladie complexe qui nécessite une approche diagnostique pluriprofessionnelle. Les nouvelles recommandations soulignent l'importance d'une collaboration étroite entre radiologues, gynécologues, médecins traitants et autres professionnels de santé. Cette approche permet de proposer des modalités de traitement individualisées et adaptées à chaque patiente.
En 2025, La HAS a actualisé la place des examens d'imagerie dans le diagnostic de l'endométriose. L'échographie endovaginale (EEV) est recommandée en première intention, sauf en cas de dysménorrhées isolée bien contrôlée sans désir de grossesse. Cette approche permet une détection précoce et une meilleure prise en charge de la maladie.
L’IRM pelvienne est un examen de seconde intention.
Les nouvelles recommandations proposent des fiches pratiques portant sur le savoir-faire et le savoir être pour ces examens diagnostiques avec notamment des protocoles standardisés. De plus des comptes rendus types de 1ere ligne et 2eme ligne sont disponible en échographie ainsi qu’en IRM.
La standardisation de la description des atteintes est basée sur une analyse compartimentale des lésions et repose sur la classification dPEI.
En parallèle, L’ESUR a également proposé des mises à jour des guidelines pour refléter les avancées en matière de protocoles d'IRM, de lexique et d'analyse par compartiments. Ces mises à jour visent à améliorer les indications, le reporting et les classifications de l'endométriose à travers l'IRM.
1. Mise à Jour des protocoles IRM
Les nouvelles recommandations de l'ESUR incluent des préparations pré-imagerie telles que le jeûne, l'utilisation d'agents anti-péristaltiques, un remplissage modéré de la vessie et une préparation colorectale qui est un facteur fondamental. Ces protocoles permettent d'obtenir des images de meilleure qualité et d'améliorer la détection des lésions d'endométriose.
2. Indications, Reporting et Classifications
L'ESUR a également mis à jour les indications, le reporting et les classifications de l'endométriose à travers l'IRM. Cela inclut l'utilisation de techniques non invasives pour le diagnostic de l'endométriose pelvienne profonde et l'adoption de systèmes de classification internationaux. Ces avancées permettent une meilleure standardisation des pratiques et une amélioration de la prise en charge des patientes.
Afin de rendre plus facile l’adoption de ces recommandations la SIFEM a développé un outil internet « dPEI pocket » accessible sur ordinateur ou sur téléphone (QR code joint) sous forme d’une application qui facilite le calcul du score dPEI.
Cette application SIFEM gratuite permet la création de dessins à l’usage des professionnels et des patientes pour faciliter la communication des résultats d’imagerie. Une meilleure compréhension de la maladie est importante pour décider de façon partagée avec le gynécologue du souhait d’un éventuel traitement chirurgical. Le dPEI a été validé de façon multicentrique et permet de prédire le temps opératoire, la durée d’hospitalisation et le risque de complications qui sont des éléments essentiels à connaître pour les patientes avancées de prendre leur décision
En conclusion, les nouvelles recommandations de la HAS et de l'ESUR représentent une avancée significative dans la prise en charge de l'endométriose. Elles visent à améliorer la qualité des soins, à réduire les retards diagnostiques et à offrir une prise en charge plus personnalisée et efficace aux patientes. Il est essentiel que les radiologues se familiarisent avec ces recommandations pour offrir les meilleurs soins possibles aux femmes atteintes d'endométriose.
Références
ESUR consensus MRI for endometriosis: indications, reporting, and classifications
https://rdcu.be/en4MB
Thomassin-Naggara et al.
DOI: 10.1007/s00330-025-11579-0
ESUR consensus MRI for endometriosis: protocol, lexicon, and compartment-based analysis
https://rdcu.be/en4MT
Thomassin-Naggara et al.
DOI: 10.1007/s00330-025-11611-3
Multicenter External Validation of the Deep Pelvic Endometriosis Index Magnetic Resonance Imaging Score
https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2804476
Thomassin-Naggara I, Monroc M, Chauveau et al.
DOI: 10.1001/jamanetworkopen.2023.10254
Imaging of Endometriosis : Comparative Guide of US, MRI and surgery
https://link.springer.com/book/10.1007/978-3-031-82750-1
Thomassin-Naggara I and Rousset P
Actualisation de la place des différents examens d’imagerie pour le diagnostic d’endométriose
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3524940/fr/actualisation-de-la-place-des-differents-examens-d-imagerie-pour-le-diagnostic-d-endometriose
Haute Autorité de Santé