Tumeurs osseuses de l’enfant : quand s’arrêter à l’imagerie et quand aller plus loin ?
Les tumeurs osseuses malignes de l’enfant sont rares (environ 300 cas par an en France), tandis que les lésions bénignes ou pseudo-tumorales sont fréquentes. Le diagnostic repose principalement sur l’analyse radiologique, complétée si besoin par l’imagerie en coupes. Le radiologue joue un rôle central pour distinguer les anomalies bénignes des lésions suspectes nécessitant une exploration complémentaire.
Au cours du congrès annuel de la SFIPP (Société Francophone d'Imagerie Pédiatrique et Prénatale) qui aura lieu à Paris en Septembre 2025, une session sera consacrée à l’imagerie des tumeurs osseuses de l’enfant, qui correspondent à un motif fréquent de consultation pour lequel l’imagerie est une pierre angulaire du diagnostic et la radiologie interventionnelle de plus en plus fréquemment sollicitée.
Les tumeurs osseuses malignes de l’enfant sont relativement rares. Elles représentent environ 0,2 % de l’ensemble des cancers, soit près de 300 nouveaux cas par an en France. En revanche, les lésions osseuses bénignes ou pseudo-tumorales sont plus fréquentes. De ce fait, un radiologue généraliste est régulièrement confronté, au cours de sa pratique, à l’identification de telles anomalies.
La démarche diagnostique, chez l’enfant comme chez l’adulte, repose sur une analyse rigoureuse des caractéristiques radiographiques, complétée, si nécessaire, par une imagerie en coupes (tomodensitométrie ou imagerie par résonance magnétique) pour affiner l’évaluation. Le rôle du radiologue est essentiel : il consiste à interpréter les images en tenant compte du contexte clinique, à distinguer les lésions quiescentes ou correspondant à des variantes anatomiques – pour lesquelles une surveillance clinique est suffisante – des lésions indéterminées ou suspectes, nécessitant une investigation complémentaire. Dans ces derniers cas, un approfondissement par imagerie spécialisée, voire la réalisation d’une biopsie, pourra être requis afin d’orienter la prise en charge diagnostique et thérapeutique.

Chez l’enfant, la découverte d’une lésion osseuse se fait le plus souvent à l’occasion d’une radiographie réalisée pour une symptomatologie clinique plus ou moins spécifique, incluant une douleur (traumatique, mécanique ou inflammatoire), une tuméfaction, une impotence fonctionnelle, une fièvre, ou dans le cadre d’un bilan pour un autre motif. L’âge de l’enfant constitue un critère fondamental d’orientation diagnostique, particulièrement en présence d’une lésion à caractère agressif. Avant l’âge de 5 ans, une lésion osseuse rapidement évolutive et présentant des signes radiographiques d’agressivité oriente principalement vers une étiologie infectieuse, un granulome éosinophile ou une atteinte secondaire d’origine tumorale maligne, notamment un neuroblastome ou une hémopathie maligne. Après l’âge de 5 ans, l’hypothèse d’une tumeur osseuse primitive devient plus probable, avec en première ligne l’ostéosarcome et le sarcome d’Ewing. Toutefois, les diagnostics différentiels infectieux ou inflammatoires (infection, granulome éosinophile) doivent continuer d’être envisagés, en fonction notamment des signes cliniques ou biologiques.
Le Dr Valérie Merzoug ouvrira la session dédiée aux lésions osseuses de l’enfant lors du congrès de la SFIPP par une présentation des lésions typiques, pour lesquelles l’imagerie suffit à établir un diagnostic définitif, sans recours à un traitement ni à un suivi spécifique. Ces entités, reconnaissables par leurs caractéristiques radiologiques classiques, doivent être identifiées avec assurance afin d’éviter des investigations ou interventions inutiles.
Dans un second temps, le Dr Hervé Brisse exposera des situations plus complexes, dans lesquelles la nature de la lésion osseuse demeure indéterminée à l’imagerie, et décrira la démarche diagnostique appropriée permettant d’orienter la prise en charge, incluant le recours à l’imagerie en coupes, la surveillance ou, le cas échéant, la biopsie.
Enfin, le Dr Pierre Mary et le Pr Ducou le Pointe concluront la session par une présentation conjointe illustrant la prise en charge multidisciplinaire entre le chirurgien orthopédiste et le radiologue interventionnel, dans des indications ciblées parmi lesquelles l’ostéome ostéoïde, l’ostéoblastome ou certaines lésions osseuses tumorales. La discussion portera notamment sur leurs critères de sélection en fonction de la localisation de la lésion, de son accessibilité et des principaux diagnostics différentiels, avec un focus sur les approches thérapeutiques adaptées à l’âge pédiatrique.
Le prochain congrès de la SFIPP (Société Francophone d'Imagerie Pédiatrique et Prénatale) aura lieu les 12 et 13 septembre 2025 à Paris (Amphithéâtre Durand, Espace Escanglon, 4 place Jussieu 75005 Paris).
Il sera également une occasion privilégiée d’échanges et de partage à travers des sessions scientifiques sur les progrès récents en imagerie cérébrale chez l’enfant suivi pour un handicap d’origine neurologique et sur l’impact des thérapies innovantes sur le suivi en imagerie pédiatrique, offrant une perspective sur les évolutions et défis dans le domaine des thérapies ciblées.
Les jeunes seront à l’honneur avec des séances de communications orales scientifiques au cours desquelles ils pourront présenter et partager leurs travaux. Des bourses pour les internes sont proposées par la SFIPP et la SFR.
Les partenaires de cette édition 2025 présenteront leurs nouveautés dans un espace convivial d’échanges, avec quelques moments de pause-café pour favoriser les interactions.
Le programme et les modalités d'inscription sont disponibles au lien suivant: https://sfip-radiopediatrie.org/2025/05/06/sfipp-paris-12-et-13-septembre-2025/.
Nous sommes impatients de vous retrouver pour le congrès de la SFIPP 2025 à Paris !
Pr Eléonore Blondiaux (Radiologue Pédiatre, Hôpital Armand-Trousseau, APHP-Sorbonne Université)