Sport de très haut niveau et imagerie médicale
L’Imagerie Médicale est au cœur de toutes les pathologies ; la pathologie du sportif de très haut niveau nécessite connaissance et prise en charge spécifiques.
Ancien sportif de « bon niveau » en escrime et en ski, je me suis toujours intéressé à ce qui pouvait s’y rapprocher. Comme tout à chacun, je vibre à regarder dans un stade ou à la TV nos sportifs français gagner des victoires, des médailles.

Roland-Garros, les championnats d’Europe d’Athlétisme, le championnat d’Europe de Football, et bien sûr les Jeux Olympiques à Paris cet été, sont des moments très forts qui se succèdent actuellement pour notre plus grand plaisir !
Chaque sport a ses pathologies propres. Elle dépendent des muscles, des articulations mises en tensions et des éventuels chocs subits.
Les filles de l’équipe de France de Hockey s/Glace dont je m’occupe, subissent des pathologies en sur-représentation de par les chocs-contact-coups direct, de par leur position sur leurs patins (les défenseurs et les attaquants ne mettent pas en tension les mêmes groupes musculaires car patiner en avant ou en arrière dans le plan sagittal nécessite des contractions musculaires différentes), sans oublier les pathologies chroniques (fracture de contraintes, contusion chroniques…).
Je dis toujours que les hockeyeurs sont des rugbymen (women) sur patin. Ils sont souvent humbles, physiques et ne se plaignent que rarement malgré une possible blessure très sévère qui empêcherait de faire quoi que ce soit pour un« commun des mortel » comme moi ; mais eux sont prêts à rejouer « le lendemain ».
Le cerveau, les cervicales et la face ( commotion cérébrale, fracture), l’épaule (18% des blessures, avec entorse acromio-claviculaire, luxation, coiffe), la hanche (pubalgies avec atteinte des adducteurs, les ischio-jambiers, le conflit fémoro-acétabulaire,…), le genou (15% des blessures, avec l’entorse du LLI en particuliers), les chevilles (entorse), mais aussi les traumatismes intrinsèques et extrinsèques du muscle et du tissu conjonctif sont les principales localisations de blessure.
L’ensemble de l’imagerie peut être mise à contribution.
- La radiographie permet de vérifier l’absence de fracture, d’apposition périostée, de malformation congénitale, de dépôt calciques...
- L’échographie est la plupart du temps réalisée en 1ère intention couplée à la radiographie. Facilement accessible, une approche dynamique est primordiale permettant la plupart du temps, de répondre aux questions posées.
Nous utilisons préférentiellement des classifications spécifiques qui permettent de stadifier l’importance des lésions et d’estimer la reprise sportive (ex : classification de Durey et Rodineau, Brasseur,… )
Nous n’oublions pas que la radiologie permet aussi de traiter certaines pathologies (ponction d’hématome, infiltrations…).
- Le scanner nous est utile en urgence en cas de commotion cérébrale, de traumatisme cervical, ou à la recherche d’une fracture occulte en radiographie ( cas personnel récent d’une fracture du plancher orbitaire suite à un choc direct par un palet, épaule, genou,…)
- L’IRM est privilégiée lorsque l’échographie n’est pas contributive, en 2e intention, en cas de pathologie profonde (genou, épaule), ou avant reprise intensive de l’activité du sportif s’il existe un doute clinique et une échéance sportive à court terme.
- L’arthro-IRM (arthroscanner), est régulièrement utilisée à la recherche d’une pathologie labrale, dans les instabilités ou les séquelles de luxation de l’épaule.
Les résultats de ces examens vont permettre de proposer au mieux une prise en charge en concertation avec l’ensemble du staff médical, chirurgical, physiothérapique, kinésithérapique.
Un véritable challenge que nous relevons afin que le joueur ou la joueuse puisse reprendre l’entrainement et ses compétitions internationales le plus vite possible et dans les meilleurs conditions pour éviter une récidive.
Dr Alexandre FUCHS
Radiologue IMSM Osny-Pontoise 95
Praticien attaché à l’AP-HP R.Poincaré-Garches
Staff Médical de l’équipe de France de Hockey S/Glace