Nouvelles recommandations HAS pour les bonnes pratiques en imagerie de l'endométriose

La Direction générale de l’Offre des Soins (DGOS) dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a sollicité la Haute Autorité de santé (HAS), pour une actualisation de la partie imagerie diagnostique des recommandations de bonne pratique « Prise en charge de l’endométriose » élaborées avec le Collège National de Gynécologues Obstétriciens (CNGOF) et publiées en 2018 et pour la réalisation de fiches pratiques en complément de cette actualisation.
Texte

L'imagerie médicale joue un rôle crucial dans le diagnostic, la cartographie lésionnelle et les décisions thérapeutiques notamment en réunion pluridisciplinaire dédiée à l'endométriose, et le thème abordé comprend plusieurs aspects :

  • Sur le plan de santé publique, la sensibilisation à l'endométriose est essentielle pour promouvoir un diagnostic précoce et un traitement approprié. Les politiques de santé publique doivent soutenir la sensibilisation, la recherche et l'accès aux soins pour les personnes atteintes d'endométriose.
  • Sur le plan éthique, l'imagerie de l'endométriose soulève des questions éthiques liées à la confidentialité des données médicales et à la manière dont les images sont utilisées dans le cadre du consentement éclairé des patients. Il est important de garantir le respect de la dignité et de l'autonomie des patients dans le processus de diagnostic et de traitement.
  • Sur le plan sociétal, l'endométriose peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patients, affectant leur capacité à travailler, leurs relations sociales et leur bien-être mental. La sensibilisation du grand public à l'endométriose peut contribuer à réduire les stigmates associés à cette maladie et à promouvoir un soutien social accru pour les patients.
  • Sur le plan financier, le coût des procédures d'imagerie médicale pour diagnostiquer l'endométriose peut représenter une charge financière importante pour les patients, en particulier dans les régions où l'accès aux soins de santé est limité ou coûteux, dans la multiplication/répétition des examens à visée diagnostique, et également pour explorer les diagnostics différentiels en cas d'imagerie négative. Les politiques de remboursement des assurances et les systèmes de santé publique doivent prendre en compte les coûts associés au diagnostic et à la gestion de l'endométriose pour assurer un accès équitable aux soins. Ce travail permettra une standardisation des protocoles d’examens IRM permettant d’éviter de refaire cet examen en cas de demande de relecture pour discordance entre la symptomatologie de la patiente ou le résultat d’un test salivaire.
  • Sur le plan de l’organisation des soins, une approche multidisciplinaire est le plus souvent nécessaire pour diagnostiquer et gérer efficacement l'endométriose, impliquant des spécialistes en gynécologie, en radiologie, en chirurgie et en médecine de la douleur. L'organisation des soins doit favoriser la collaboration entre ces différentes spécialités pour garantir une prise en charge holistique et personnalisée des patients atteints d'endométriose. L’imagerie par la cartographie des lésions permet de mieux baliser le parcours de diagnostic et de soins, et parfois l’adressage vers les centres de référence.

Cette dynamique prend actuellement forme et tout son sens dans la Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Celle-ci est mise en place par la DGOS sur le territoire par la structuration de filières dédiées à la prise en charge de l’endométriose afin d’organiser les parcours de soins des patientes en lien avec la structuration d’une offre graduée. Bien que chaque filière soit structurée en fonction de leur historique et des forces en présence locales, elle doit pouvoir s’appuyer sur des recommandations permettant d’améliorer la pertinence et de standardiser les pratiques d’imagerie pour un soin plus homogène et mieux qualifié.


Le radiologue joue un rôle clé dans ces filières en intervenant à tous les niveaux, du praticien de premier recours aux centres experts de niveau 3, en fonction des imageries demandées. Une connaissance maitrisée et approfondie des critères diagnostiques et des modalités d’imagerie est cruciale pour éviter le risque de surdiagnostic, aux conséquences psychologiques et morbides non négligeables, ainsi que le sous-diagnostic qui prolonge l’errance diagnostique.


Ainsi, l'imagerie de l'endométriose soulève un large éventail de questions politiques, éthiques, sociétales, financières et organisationnelles qui nécessitent une approche intégrée pour améliorer le diagnostic, le traitement et la qualité de vie des patients.

En réponse à la DGOS, la Société d’Imagerie de la Femme (SIFEM) et la Société Française de Radiologie (SFR) sous l’égide du Conseil National Professionnel (CNP) de Radiologie, ont décidé de conduire cette actualisation en collaboration avec le CNGOF et d’élaborer des fiches pratiques portant sur les bonnes pratiques en échographie et en IRM.


Les objectifs de ce travail étaient d’aider les professionnels de santé à la prise en charge des femmes suspectes d’endométriose et de rendre homogène cette prise en charge sur le territoire :

  • Améliorer et homogénéiser les conditions et procédures des examens d’imagerie diagnostique
  • Standardisation des compte rendus d’imagerie diagnostique
  • Préciser la stratégie d’imagerie : place des différents examens d’imagerie pour le diagnostic d’endométriose

Durant cette séance, seront présentées les travaux en cours des 5 groupes de travail réparti de la façon suivante

  1. Actualisation de la place des différents examens d’imagerie pour le diagnostic d’endométriose
  2. Savoir être pour la pratique de l’échographie endovaginale
  3. Savoir-faire pour la pratique de l’échographie endovaginale (compte rendu inclus)
  4. Savoir comment réaliser une IRM pour endométriose (protocole dédié)
  5. Savoir comment interpréter une IRM pelvienne pour endométriose (compte-rendu structurés et proposer des classifications) dans un contexte diagnostique et dans un contexte préopératoire