Quantification de la fibrose en IRM cardiaque

L’IRM cardiaque participe à la stratification du risque rythmique chez les patients atteints de cardiomyopathies ischémique (CI) et de cardiomyopathies non ischémiques (CNI), enjeu important pour sélectionner ceux qui pourront bénéficier de l’implantation d’un défibrillateur automatique implantable (DAI).
irm cardiaque

L’IRM cardiaque participe à la stratification du risque rythmique chez les patients atteints de cardiomyopathies ischémique (CI) et de cardiomyopathies non ischémiques (CNI), enjeu important pour sélectionner ceux qui pourront bénéficier de l’implantation d’un défibrillateur automatique implantable (DAI).

Les principaux paramètres utilisés en IRM, en plus de l’analyse des volumes et de la fonction systolique, sont le rehaussement tardif et les cartographies de T1 mapping / volume extra cellulaire. Ces paramètres permettent une évaluation quantitative de la fibrose myocardique.

Dans les CNI, la quantification de la fibrose myocardique en IRM est au cœur de nombreux protocoles de recherches depuis une dizaine d’années. Elle est désormais intégrée à la pratique clinique notamment depuis les dernières recommandations ESC 20221 sur les arythmies ventriculaires dans plusieurs indications dont la CMH et la CMD ainsi que la sarcoïdose cardiaque. Des seuils de quantité de fibrose relative à la massse myocardique totale, en pourcentage, spécifiques à chaque pathologie participent à l’indication de pose d’un DAI en prévention primaire. La principale limite de ces mesures est le choix de la méthode de seuillage semi-quantitative (2DS, 5DS, full width at half maximum (FWHM), manuel, …), dont les performances respectives sont hétérogènes selon les publications.

Pour les patients atteints de CI, la réalisation d’une IRM cardiaque à distance de l’infarctus fait partie des recommandations depuis une dizaine d’année. La dysfonction systolique Ventriculaire gauche est un des critères majeurs de pose d’un DAI en prévention primaire (FEVG<35%). L’extension de l’infarctus, et donc de la fibrose, en utilisant le modèle 17 segment (semi-quantitatif) est fortement pronostic dans cette pathologie, largement documenté. En revanche son impact sur le risque rythmique reste controversé, les foyers arythmogènes étant possiblement plutôt liés aux interface myocarde sain/fibrose qu’à l’extension réelle de la fibrose.

Enfin concernant l’amylose, la quantification de la fibrose participe largement au diagnostic d’atteinte cardiaque (T1 mapping + VEC) et au pronostic de la pathologie (VEC).

1. Zeppenfeld K, Tfelt-Hansen J, de Riva M, Winkel BG, Behr ER, Blom NA, et al. 2022 ESC Guidelines for the management of patients with ventricular arrhythmias and the prevention of sudden cardiac death. Eur Heart J. 21 oct 2022;43(40):39974126.