Un protocole de coopération novateur pour les MERM : d'un besoin partagé à une collaboration entre établissements
Cette action est née d'une problématique concrète rencontrée par le CHU d'Angers concernant les difficultés liées à la réalisation de cytoponctions de la thyroïde. Mme Nathalie Thuaudet, cadre de pôle, a sollicité trois collègues de trois autres établissements pour discuter de cette situation et envisager l'écriture d'un nouveau protocole de coopération.
Au final, trois établissements de santé ont collaboré à l'élaboration de ce protocole de coopération : le CHU d'Angers (Mme Thuaudet Nathalie, cadre supérieur de santé), le CHU de Brest (Mr Gaudin Olivier, Cadre de santé) et le CHD Vendée (Mr Blanchard Christophe, cadre supérieur de santé). Cette collaboration, soutenue par les directions des soins respectives, présentait de nombreux avantages pour atteindre l'objectif visé. En effet, l'élaboration d'un protocole de coopération pour un acte médical nécessitait un dossier solide et complet. Le nombre de professionnels engagés a facilité la répartition des tâches, aboutissant ainsi à la rédaction commune de ce protocole à six mains.

Cependant, tout projet rencontre son lot de défis. Comme indiqué précédemment, bien que le départ se soit fait à quatre cadres, l'un d'entre eux a dû quitter le groupe en raison de contraintes organisationnelles dans son établissement, où il lui était impossible d'aborder ce projet avec les praticiens responsables de cette activité.
Malgré les difficultés, la force du nombre a permis d'avancer. Rédiger un protocole de coopération, même en s'appuyant sur des documents didactiques et des protocoles existants, s'est avéré assez chronophage. Chaque acteur s'est vu attribuer des parties spécifiques à rédiger, effectuant des recherches et sollicitant les radiologues pour leurs avis et corrections. Un suivi régulier avec les directions des soins de chaque établissement a permis de rectifier, ajuster et argumenter les choix au fur et à mesure de l'élaboration du protocole, clarifiant ainsi certaines parties et dynamisant certaines étapes fastidieuses. Le soutien des directions des soins a également été un gage d'intérêt pour le travail réalisé en faveur de nos établissements de santé et de la promotion de la profession MERM.
En plus de promouvoir l'exercice des manipulateurs et d'élargir leurs domaines d'intervention, cette démarche a également été bénéfique pour les relations entre les cadres ayant participé à ce projet novateur.
Au sujet du protocole de coopération sur la cytoponction thyroïdienne : avant de mettre en œuvre ce protocole, le service doit déjà avoir mis en place la réalisation d'actes d'échographie par des MERM formés à l'échographie d'acquisition, dans le cadre d'un protocole de coopération national existant (Arrêté du 19 mai 2021 relatif à l'autorisation du protocole de coopération - https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=qj6_uzhOb87l0W1mVkFGP9wSiaBg-vd4cyS7UvEMzw8= )
Le contexte actuel est favorable puisque le nombre de manipulateurs possédant le DIU d'échographie est en augmentation chaque année.
Le protocole de coopération prévoit une formation spécifique pour la réalisation des cytoponctions thyroïdiennes, comprenant un volet théorique et un volet empirique, dispensé par les radiologues délégant cette activité. La partie théorique inclut quatre volets : des rappels anatomiques, la classification EU-TIRADS ( European-Thyroid Imaging Reporting and Data System)
pour définir les indications de la cytoponction, les étapes essentielles pour réaliser l'acte et les détails du protocole de coopération lui-même.
La formation empirique repose sur des séances de simulation sur un fantôme afin d'acquérir la dextérité nécessaire pour réaliser l'acte de ponction en toute aisance. Ensuite, un certain nombre d'actes sont encadrés avant de valider la délégation.
Le protocole est soumis à une démarche qualité, incluant l'analyse des pratiques, la déclaration des évènements indésirables en lien avec cette pratique et un nombre minimum d'actes à réaliser par an.
Outre les avantages pour les patients, ce protocole de coopération permettra aux manipulateurs de mettre en œuvre de nouvelles activités valorisantes pour leur profession.