La prise en charge multidisciplinaire des tumeurs testiculaires avérées ou suspectées

Lors de cette séance nous avons bénéficié d’une vision multidisciplinaire de la prise en charge des tumeurs testiculaires. Les orateurs ont insisté sur le lien avec la fertilité, sa préservation, et les différentes modalités pour essayer de la réaliser, en particulier chez les patients présentant une azoospermie.
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Lors de cette séance nous avons bénéficié d’une vision multidisciplinaire de la prise en charge des tumeurs testiculaires. Les orateurs ont insisté sur le lien avec la fertilité, sa préservation, et les différentes modalités pour essayer de la réaliser, en particulier chez les patients présentant une azoospermie.
Les tumeurs testiculaires sont rares et touchent surtout les adultes jeunes. Elles peuvent être découvertes à la palpation (autopalpation surtout, parfois par le médecin), ou suite à un traumatisme souvent mineur, et de plus en plus au cours de l’échographie réalisée systématiquement pour bilan d’hypofertilité. Plus rarement elles sont découvertes chez un patient métastatique.
La prise en charge des tumeurs testiculaire fait donc intervenir plusieurs acteurs, dans un ordre variable en fonction du mode de présentation : urologue, échographiste/radiologue, biologiste (reproduction, marqueurs) et anatomopathologiste, puis oncologue. La biopsie percutanée est toujours contre-indiquée, d’où le rôle important de la caractérisation radiologique.
Les orateurs ont rappelé les facteurs de risques, avec le rôle grandissant des perturbateurs endocriniens (pesticides, œstrogènes), ciblant la spermatogénèse. Environ 60% des patients atteints de tumeurs testiculaire présentent des anomalies spermatiques. Chez ces patients, l’onco TESE (testicular sperm extraction) est le seul recours à cette préservation, avant ou lors de la chirurgie oncologique.
Les orateurs se sont focalisés sur les lésions de petites tailles au diagnostic incertains. Dans ces cas, la discussion multidisciplinaire de prise en charge incluant les radiologues et le chirurgien est cruciale afin d’éviter l’orchidectomie pour une lésion bénigne comme une petite tumeur à cellule de Leydig, ou au contraire de ne pas méconnaitre une tumeur germinale de présentation atypique (infiltration diffuse, hémorragie, nécrose, involution fibreuse). Le testicule controlatéral doit également être finement analysé.
Les orateurs radiologues ont insisté sur les nodules fantomatiques ; les calcifications irrégulières et les plages mal limitées qui devront faire réaliser une IRM.
Le couplage échographie (incluant le Doppler ultrasensible, l’élastographie, et l’écho de contraste) et l’IRM scrotale permettait une amélioration de la caractérisation de ces lésions incertaines, en particulier pour les tumeurs dites en involution fibreuses (« burned out tumors »), diagnostic souvent méconnu, révélé par un état métastatique et/ou une infertilité.
Le protocole d’IRM doit être travaillé avec les ingénieurs afin que la résolution spatiale et en contraste soit optimisée.
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien et les marqueurs tumoraux restent indispensables pour le bilan d’extension, même en cas d’incertitude diagnostique.

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Figure 1
a, b: tumeur germinale séminomateuse. Masse hypoéchogène, contours irréguliers, pulpes adjacente hétérogène avec des micro lithiases groupés en périphérie de la lésion et hypervascularisée au Doppler couleur avec vascularisation trans nodulaire.
c, d: tumeur de Leydig. Nodule iso échogène avec un liseré périphérique hypoéchogène, contours réguliers, pulpes adjacente homogène, hypervascularisé au Doppler couleur (encorbellement des vaisseaux).
e, f: Burned Out Tumors. Plage mal définie discrètement hypoéchogène, non vascularisée au Doppler couleur.

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Figure 2
a, b, c, d: tumeur germinale séminomateuse. Masse en hyposignal T2, de contours irréguliers, restriction du signal ADC, rehaussement selon une courbe de type II.
e, f, g, h : tumeur de Leydig. Lésion de petite taille, de contours réguliers, en hyposignal T2, discrète restriction du signal ADC, rehaussement selon une courbe de type III.
i, j, k, l: Burned Out Tumors. Plage mal définie , discret hyposignal T2, restriction du signal ADC, rehaussement selon une courbe de type I.