Evolution professionnelle : tracer un chemin pour demain

Depuis quelques années nous rencontrons des difficultés démographiques pour des raisons plurifactorielles que nous avons tous déjà évoqué largement. Qu’en est-il aujourd’hui ? La situation a-t-elle évoluée et surtout qu’attendent les manipulateurs de terrain de l’évolution de leurs compétences, de leurs organisations ?
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Tout d’abord, depuis 2021, les centres de formation se sont mobilisés pour augmenter leurs effectifs. La création de nouveaux centres de formation porte leur nombre à 58 à la rentrée 2024, avec d’autres projets en cours de construction. C’est ainsi plus de 2000 places d’étudiants manipulateurs qui ont pu être proposées lors de cette rentrée, ce qui correspond à une augmentation d’effectifs de 35% par rapport à la rentrée 2021. En parallèle le nombre de machine va augmenter. Ceci en lien avec les changements de paradigmes des ARS sur les autorisations d’EML. Néanmoins si on regarde de près les chiffres de la DRESS (selon le répertoire Adeli), le nombre de manipulateurs susceptibles de faire valoir leur droit à la retraite va lui diminuer nettement à la faveur des sorties de formation. Les jeunes diplômés vont sortir en masse des centres de formation comme jamais auparavant. Les perspectives sont donc orientées favorablement.

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Ensuite il est important de savoir ce que les manipulateurs du terrain ont comme vision de leur exercice professionnel et de la façon dont ils souhaitent travailler.
Pour avoir des éléments de travail sur ce thème, le CNPMEM a organisé cet été un sondage auprès de la population MERM. Les questions posées sont très variées : modification des compétences des MERM, intégration des MERM étrangers etc… Plus de 1800 réponses ont été colligées et leur étude sera présentée lors de ces JFR. Il est intéressant de retenir notamment que la pénurie de professionnels touche une grande majorité des manipulateurs : 76 % se disent « concernés par la pénurie MERM ». Parmi les idées proposées, 96% des personnes interrogées souhaitent conserver la polyvalence du métier (imagerie, radiothérapie, médecine nucléaire), 91 % ne souhaitent pas autoriser la réalisation des radiographies standards par d'autres professionnels que les MERM, et enfin 90 % d’entre-eux estiment la télémanipulation (pilotage d’un appareil à distance) peu satisfaisante comme solution à la pénurie notamment en raison de la perte de contact avec le patient et du rôle soignant du MERM.

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Les MERM au final ne souhaitent majoritairement pas voir créer de métier intermédiaire, sont mitigés sur l’ouverture aux MERM européens ou extra européens et estiment nécessaire d’attendre les sorties de formation. L’augmentation des places en formations va dans ce sens et se calque à la vision des professionnels de terrains, qui souhaitent promouvoir leurs compétences variées et complémentaires, et défendre leur rôle de soignant, axant leur pratique sur la prise en soin des patients. Afin de présenter l’ensemble des résultats du sondage, de discuter des contraintes liées aux difficultés démographiques des professionnels, et de débattre autour des leviers potentiels d’amélioration démographique des manipulateurs, une table ronde est organisée ce vendredi à 14h à l’Amphitéâtre Havane. Cette table ronde sera animée notamment en présence de Mme Moynat, présidente du CNP des Manipulateurs, et M Dubé, président de l’OTIMROEPMQ, l’ordre des technologues québecois, confronté également aux mêmes difficultés démographiques.