Charte de consultation en radiologie

La radiologie est un métier en évolution permanente qui s’exerce sous des formes très variées. Le radiologue dispose notamment d’outils informatiques puissants et complexes, dont certains font appel à des algorithmes d’intelligence artificielle qu’il faut pouvoir, sinon expliquer intégralement, au moins mentionner dans leur principe au patient. 

Charte de consultation
Texte

En radiologie interventionnelle, la culture de la consultation est ancienne. Or, tous les modes d’exercice de radiologie doivent absolument préserver ce précieux colloque singulier où le radiologue, comme tout médecin, pratique une consultation avec une personne, en préalable ou à la suite d’un acte de radiologie, quel qu’il soit. Le radiologue doit pouvoir expliquer son geste thérapeutique ou son acte diagnostique, les résultats, leurs limites et/ou leurs complications éventuelles. Il doit pouvoir orienter la personne dans son parcours thérapeutique si besoin,  répondre à ses questions, ses préoccupations et souvent à ses angoisses. 

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L’idée de la charte de consultation en radiologie a émergé à la suite des débats qui ont eu lieu récemment sur l’intimité en gynécologie. Il a été décidé alors d’élargir la question au-delà de la gynécologie, à toute la radiologie, dans toutes ses formes. En effet, la consultation, comme l’acte radiologique lui-même, doivent répondre aux valeurs du soin à la personne, c’est-à-dire le respect de son intimité, l’écoute bienveillante, le dialogue et le consentement. Toute pratique radiologique, quelle qu’elle soit, est soumise au consentement, c’est-à-dire à l’assentiment éclairé de la personne. Les enfants et les adolescents sont concernés tout autant que les adultes et les personnes âgées, femmes et hommes.

De plus, le concept de pudeur dans la relation de soin doit être global et aller bien au-delà du rapport au corps. Une simple question posée lors d’un interrogatoire peut être perçue comme intrusive dans des situations particulières et selon les contextes culturels. Le radiologue se doit donc, comme tout médecin, d’être à l’écoute et d’appréhender de façon ouverte et non normative, l’intimité d’une personne dans une relation de soin.

Alors que les progrès techniques croissants permettent une optimisation permanente des résultats de la radiologie diagnostique et thérapeutique, à côté de sa relation avec les médecins correspondants, la relation médecin-patient doit demeurer une préoccupation constante du radiologue : écoute, accompagnement, responsabilité et humanité sont indispensables au cours de l’exercice quotidien, avec chaque personne. Chaque patient doit comprendre la signification et le résultat de chaque acte, incluant ses limites et ses risques. Pour faciliter le dialogue, des mots simples et des phrases courtes et positives, des questions ouvertes, doivent être utilisés en s’attachant à être bien compris. 

Ces considérations, en cohérence avec le serment d’Hippocrate, doivent s’appliquer à toutes les modalités d’exercice de la radiologie, qu’il s’agisse de l’exercice en équipe de radiologues, ou d’actes de téléradiologie au cours desquels un contact direct avec le patient doit toujours être possible. 

La charte de consultation en radiologie a été rédigée avec l’aide d’éthiciens et de représentants du Conseil National de l’Ordre des Médecins. Elle a été longuement discutée avant sa validation par toute la profession, au travers de son Conseil National Professionnel (G4). Cette charte de consultation permet de cadrer ce qu’est une bonne relation de soin en radiologie, et de souligner son importance auprès de toute la société : médecins, soignants et patients. La qualité d’une relation de soin est directement fonction de la prise de conscience de son importance et du dialogue empathique du radiologue et de son équipe avec la personne.

 

Pour aller plus loin :

• Adamsbaum C, Boyer L. Pourquoi une charte de la consultation en radiologie ? Journal d’Imagerie Diagnostique et Interventionnelle 2022 ;5 :127-129.

• Charte de consultation en radiologie diagnostique

 

  Catherine Adamsbaum, Louis Boyer