Céphalées de l’enfant : quand faire une imagerie ?

Les céphalées sont un symptôme fréquent qui concerne 50 à 60 % des enfants et adolescents. Par conséquent, la question de leur exploration en imagerie une problématique fréquente pour le médecin traitant comme pour le radiologue.

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Les céphalées sont un symptôme fréquent qui concerne 50 à 60 % des enfants et adolescents. Par conséquent, la question de leur exploration en imagerie une problématique fréquente pour le médecin traitant comme pour le radiologue.

Alors… quand faire une imagerie ? Qu’en attendre ? Un scanner suffit-il ? Faut-il faire une IRM à tout le monde ?

Pour comprendre l’intérêt de ces recommandations, trois notions primordiales sont à mettre en exergue :

La première : les céphalées de l’enfant sont dans l’immense majorité des cas bénignes. Elles sont soit primaires, c’est-à-dire sans lésion sous-jacente, à l’instar de la migraine qui touche 8% des enfants, soit secondaires à des pathologies bénignes telles qu’une infection ORL virale banale.

La seconde : le but de l’imagerie est avant tout d’exclure une cause secondaire grave, et notamment une tumeur cérébrale. Or une tumeur cérébrale n’entraine quasiment jamais de céphalée isolée chez l’enfant.

La troisième, souvent oubliée : un examen réalisé pour une indication inappropriée ou une modalité d’imagerie mal choisie ne sont pas des faits anodins, en particulier chez l’enfant. Un scanner réalisé à la place d’une IRM conduit à une irradiation superflue, et peut faire paradoxalement perdre du temps dans les investigations en étant faussement rassurant s’il est normal. Une IRM pour une simple céphalée isolée peut quant à elle conduire à la découverte d’incidentalomes, très fréquents, et qui au lieu de rassurer patient et médecin prescripteur risquent de conduire à d’autres examens inutiles et une anxiété supplémentaire.

Un projet d’élaboration de recommandations sur ce sujet transversal important a donc émergé dans le contexte d’un accord-cadre entre la HAS et le Conseil national professionnel (CNP) de radiologie et imagerie médicale (G4) signé en 2019 et portant sur la pertinence des soins en imagerie, en concertation avec la Société française d’imagerie pédiatrique et prénatale (SFIPP).

Un groupe de travail pluridisciplinaire, constitué de radiologues pédiatriques hospitaliers et libéraux, pédiatres, neuropédiatres, médecin généraliste, neurochirurgien, ophtalmologue, ORL, médecin scolaire et représentant des associations de patients s’est donc réuni pour élaborer une fiche pertinence et une fiche patient reposant sur un argumentaire élaboré à partir des données récentes de la littérature scientifique et l’expertise des professionnels

Après plusieurs réunions du groupe de travail et une relecture par 29 experts supplémentaires, ces documents devraient être publiés fin 2023.

Vous trouverez dans cette fiche « pertinence des soins » la réponse aux objectifs fixés en amont :

  • Les indications de l’imagerie cérébrale devant une céphalée de l’enfant et l’adolescent.
  • Le type d’imagerie cérébrale le plus approprié en 1ère intention et son délai de réalisation suggéré.
  • Les situations nécessitant l’orientation des parents/l’enfant/l’adolescent vers un avis médical spécialisé. 

Cette fiche pertinence, destinée aux professionnels impliqués dans la prise en charge diagnostique des céphalées de l’enfant, devrait trouver un écho particulier chez les médecins généralistes et pédiatres bien entendu, mais également chez les radiologues, qu’ils soient internes en formation, libéraux ou hospitaliers, habitués des examens pédiatriques ou non !

Alors pour gérer de la meilleure manière possible les céphalées de l’enfant, rendez-vous fin 2023 sur le site de la HAS pour télécharger ces recommandations, qui pourraient bien s’avérer fort utiles dans votre pratique quotidienne !

has

Migraine avec aura. Hémiplégie droite d’apparition brutale chez un enfant de 12 ans. A l’arrivée aux urgences 40 minutes après le début des signes, début de céphalées, déficit persistant mais en amélioration. IRM à 1h du début des signes.
Absence de lésion ischémique en diffusion (A, B), absence d’anomalie en séquence FLAIR (C). Hypodébit ASL (Arterial Spin Labelling) hémisphérique gauche, sans systématisation artérielle (D).
Accentuation de la visibilité du réseau veineux hémisphérique gauche en susceptibilité magnétique (E ->), dont l’aspect est renforcé en reconstruction MiniP (F ->).
Absence d’interruption de flux en TOF, discrète diminution de la visibilité du réseau artériel sylvien distal à gauche comparativement à droite (G).