Robotique et cancérologie interventionnelle : comment la technologie redéfinit notre champ d’action

La robotique : un levier pour démocratiser les gestes complexes

Les techniques d’ablation tumorale – micro-ondes, radiofréquences, cryothérapie ou électroporation - gagnent en complexité, notamment parce qu’elles requièrent l’insertion précise de multiples aiguilles. Historiquement réservées à des opérateurs très experts, ces procédures souffraient d’une courbe d’apprentissage longue et d’une forte variabilité inter-opérateur.

Le robot change cette donne.
Comme l’explique Laurent Milot, il permet désormais à un plus grand nombre de praticiens, y compris les plus jeunes, de réaliser des gestes avancés avec une précision accrue. La robotique devient ainsi un formidable outil de diffusion des compétences et d’homogénéisation des pratiques.

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Un impact direct pour les patients : accès élargi et traitements plus complexes

L’intégration du robot aux HCL représente un véritable tournant. Près de 300 interventions robotiques ont déjà été réalisées pour le traitement des cancers abdominaux, démontrant la maturité de cette technologie et son intérêt clinique.

Pour les patients, les bénéfices sont concrets :

  • réduction des délais d’accès aux traitements,

  • meilleure disponibilité des équipes,

  • possibilité de traiter des lésions autrefois inaccessibles.

« Il y a des choses que je ne pouvais pas traiter hier, et que je peux traiter aujourd’hui grâce au robot », souligne le Dr Milot. La robotique ne remplace pas l’expertise : elle l’amplifie et élargit les frontières du possible.

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La prochaine étape : mesurer, objectiver, adapter

Pour Laurent Milot, les prochaines avancées majeures en radiologie interventionnelle se situent au croisement de l’évaluation et de la personnalisation :

  1. Mieux évaluer les résultats, grâce à des outils objectifs permettant de mesurer la qualité du geste et l’efficacité thérapeutique.

  2. Développer des marqueurs théranostiques, capables d’indiquer immédiatement si la tumeur a été traitée de façon optimale.

  3. Aller vers un traitement adaptatif, ajusté en temps réel en fonction de la réponse tissulaire.

Ces perspectives illustrent l’évolution naturelle de la discipline : plus quantitative, plus guidée par les données, plus précise.

 

Innovation + clinique : une dynamique essentielle

La conclusion de Laurent Milot résonne comme un message pour l’ensemble de la communauté : la radiologie interventionnelle est à un moment charnière où l’innovation technologique et l’expertise clinique doivent avancer de concert.

C’est précisément pour cette raison que la présence française au RSNA est essentielle : partager les avancées, confronter les pratiques, inspirer et s’inspirer.

 

   

Découvir l'interview de  Laurent Milot