Alors que la radiologie joue un rôle crucial dans la prise en charge des patients, l'impact environnemental de cette discipline reste largement sous-estimé. Selon une recherche récente effectuée en août 2021 sur PubMed, peu d'études abordent les effets écologiques de nos pratiques en imagerie médicale, malgré l'importance croissante de la question environnementale dans le secteur de la santé. En effet, des termes tels que "empreinte carbone radiologie" ou "émissions de gaz à effet de serre radiologie" n'ont conduit qu'à une poignée de publications, principalement axées sur les aspects logistiques et énergétiques des équipements radiologiques.
Les rares études disponibles pointent plusieurs sources d'émissions de CO2 : l'utilisation de machines, la consommation d'énergie pour la climatisation des salles, le transport des patients et la gestion des déchets médicaux. Une étude a notamment démontré que la climatisation des installations radiologiques représentait l'un des principaux postes d'émission de CO2. D’autres recherches révèlent que des économies substantielles peuvent être réalisées en améliorant la gestion des consoles et en recyclant les déchets médicaux. Par ailleurs, certaines techniques d’imagerie, comme les ultrasons, génèrent moins de pollution que d’autres, comme la tomodensitométrie ou l'IRM.
Pourtant, l'évaluation précise de l'empreinte écologique de la radiologie reste complexe. La difficulté réside notamment dans la séparation de l'impact de la radiologie de celui d'autres activités hospitalières, comme la gestion des dossiers patients ou le secrétariat. De plus, l'absence de financements dédiés et de méthodologies adaptées rend l'évaluation de l'empreinte carbone de cette pratique difficile.
Malgré ces obstacles, les experts soulignent qu'une prise de conscience croissante s'opère, et que la question de la décarbonation des soins devient un impératif. La radiologie, en raison de sa consommation énergétique, de l'utilisation de ressources rares comme l'hélium et le gadolinium, ainsi que de la production massive de données à archiver, doit impérativement intégrer des pratiques écoresponsables. Cette évolution est d’autant plus urgente face à un secteur de la santé de plus en plus concerné par les enjeux climatiques. La transition vers des pratiques plus durables en radiologie est désormais un enjeu incontournable, aussi bien pour la préservation de l’environnement que pour la pérennité des soins de qualité.
Si l'évaluation complète des impacts de la radiologie reste à faire, l’urgence d’adopter des mesures concrètes en matière d’écoresponsabilité ne fait plus de doute. Le secteur de la radiologie doit se préparer à relever le défi de l'innovation durable.
