Dépistage du cancer du poumon : état des lieux

En France, le cancer du poumon est responsable de plus de 33 000 décès par an. Sans dépistage, la majorité des cancers du poumon sont identifiés à un stade avancé non opérable. Ces deux dernières années, plusieurs études européennes ont confirmé que le dépistage du cancer du poumon par scanner faible dose, réduit le risque de décès de 26 à 39 %, et jusqu’à 59 % chez les femmes. Ceci a conduit la Haute Autorité de Santé à « encourager la mise en place d’expérimentations en vie réelle » dans un communiqué publié en Février 2022. 

L’INCA est en charge de la mise en place d’une étude pilote nationale qui devrait débuter en 2023. De son côté, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris a lancé en avril 2022 l’étude CASCADE. Cette étude pilote a pour objectif principal la validation des modalités de lecture des scanners : lecture unique, aidée par une solution d’intelligence artificielle, et non double lecture comme dans les études publiées, option difficilement généralisable en population. 


Cette étude a pour originalité de cibler une population exclusivement féminine alors que les études publiées ont majoritairement inclus des hommes. L’incidence du cancer du poumon augmente de manière très préoccupante chez les femmes françaises (+ 5 % par an depuis 2010). Attirer l’attention sur cette problématique et sur la dangerosité du tabagisme féminin est important.

Pr Marie-Pierre Revel pour la SFR Actu' Novembre 2022

 

Intervention du Pr Marie-Pierre Revel lors de la conférence de presse du 27 septembre 2022