La voiture radiologique
Lors de la Grande guerre, les voitures radiologiques parcoururent courageusement le front pour porter secours aux blessés. Elles font ainsi partie de notre mémoire collective.
Envisagé très tôt après la découverte des rayons X, la radiologie mobile se déplaça d’abord à dos de mulets. Son utilisation est attestée près du front dès la guerre des Indes (1897-98), la guerre au Soudan (1898), la guerre hispano-américaine (1898), la guerre des Boers (1899-1902) ou encore la guerre russo-japonaise (1904-1905).

Véhicule de tourisme converti en voiture radiologique pendant la guerre de Balkan.
Avec l’essor de l’industrie automobile au début du XXe siècle, l’idée d’un équipement motorisé apparait. La société Gaiffe fut la première à présenter un modèle en 1904. Le moteur du véhicule actionne une dynamo qui produit l’électricité nécessaire au fonctionnement du matériel médical.

Voiture radiographique Gaiffe-Panhard ayant suivi les grandes manœuvres de l'Est en 1904.
Cependant, ce concept novateur ne fut pas retenu par les autorités militaires françaises. Rappelons que la politique sanitaire en vigueur à l’époque consistait à rapatrier les blessés dans les hôpitaux éloignés du front pour leur apporter des soins plus élaborés.
Il faudra attendre une dizaine d’années et le début du premier conflit mondial pour que le ministère de la Guerre décide de s’équiper de voitures radiologiques. Le nombre de blessés, la gravité des blessures dû aux nouveaux armements, le manque d’hygiène, les transports chaotiques et interminables imposent, dans l’urgence, une réorganisation complète du dispositif de secours.

Démonstration de la voiture Massiot à l’hôpital du Val-de-Grâce en 1914.
Ainsi, les voitures radiologiques complèteront les convois constitués par les ambulances chirurgicales automobiles (ACA ou autochir) nouvellement créées par le chirurgien Maurice Marcille.
Il faut préciser que les examens radiologiques ne s’effectuaient pas systématiquement à bord de la voiture. Quand cela était possible, le matériel était déployé dans un bâtiment près duquel stationnait le véhicule.

Ambulances chirurgicales automobiles ACA.
L’usage de la radioscopie était préféré pour sa rapidité d’exécution. Cela permettait d’économiser le transport des plaques photographiques en verre, lourde et fragiles, et surtout, de réaliser des examens pour un coût moindre. Toutefois, de nombreux modèles étaient dotées d’un espace destiné au développement des plaques photographiques.

Intérieur d’un camion radiologique Berliet. Laboratoire photographique derrière la cloison amovible.